StreetFishing!!!
Quand carpes et "carna" se côtoient…
De
plus en plus pratiquée, cette discipline tend à se développer chez les jeunes.
S'accaparant avec elle le look de la street attitude! Rastas, skateurs, riders,
graffeurs, la pêche se rajeunie et ça fait du bien!!!
Ca
change du conformiste treillis kaki camou! En un mot la pêche aux leurres vit
avec son temps! Zoom sur cette révolution qui s’est associée à notre passion.
Explications!! Pour faire simple la
pêche aux leurres s'est étendue dans les grandes villes, et s'imprègne donc des
tendances urbaines qu'adoptent au quotidien les jeunes pratiquants. Donc il
n'est pas rare de voir des pêcheurs se déplacer à roller dans Paris, ou des
rastas taquiner la perche, ou encore, terminer une session par une impro de
Djembé sur les Quais! Ca vie quoi!!
Mais
c'est aussi une question de goût! Qui pêcherait dans la capitale aux milieux
des cafés bondés et des passantes plus charmantes les unes que les autres, avec
un treillis vert kaki, des rangers, un vieux pull avec le canard volant brodé
au coeur, et avec LE détail qui tue, la musette autour de la taille? Qui? Bin
pas moi!
La
pêche se soit d'être de plus en plus productive! Non seulement en quantité,
mais surtout, il ne faut pas se le cacher, en gros poissons. Une chose est
sûre, pour ma part, quand il s'agit de taquiner les gros carnassiers en très
peu de temps, j'associe attractivité et taille. Il faut faire réagir les tous
gros rapidement, j'utilise des gros leurres souples, j'ai un faible pour le
Javallon. Développé par Imakatsu, ce leurre a une nage extraordinaire, elle
s'apparente à celle d'un vrai poisson. La queue du leurre est divisée en
plusieurs morceaux reliés avec une infime couche de plastique. Cette
articulation est cependant très fragile, mais permet d'obtenir l'une des nages
les plus réalistes dans le monde du leurre souple!
Il
se décline en plusieurs tailles, jusqu’à 220mm, j'utilise principalement le 160
coloris Watermelon, qui m'offre un bon compromis. Assez gros pour intéresser
les gros sandres, et tout juste pour les "mastas perches" !
Pour
l'armer, je passe un texan, qui me sert uniquement de support pour la plombée
(chevrotine de 3,5gr pour le 160) et pour le triple monté sur morceau de
fluoro. Le poids du leurre plombé est relativement faible, la descente est donc
très lente et très planante, les animations doivent être assez amples. J'ai
remarqué que les animations en dents de scie, relativement lentes sur le fond
étaient nettement plus appréciées par les sandres, tandis que ces mêmes gestes
mais accélérés intéressaient beaucoup plus les perches! La récupération
linéaire avec un rythme calculé, il faut ressentir le leurre se désaxer, ça
permet de ratisser les zones rapidement avec une énorme efficacité! Les
attaques sont franches, les poissons happent littéralement le leurre!
Les
grandes villes, un HOT SPOT!
Les fleuves et
rivières qui traversent nos villes deviennent au cœur de la cité, un véritable
spot! Paris en est la preuve! Les 37 ponts qui sillonnent le cours de la Seine , sont des niches à
poissons. Les ouvrages démolis puis reconstruis à travers l’Histoire marquent
des zones d'empierrements incontournables pour nos poissons. Ne parlons même
pas des péniches, qui sont autant de postes de premiers choix! Les îles,
surtout les extrémités, sont à prospecter toute l'année mais en priorité
l'hiver quand les eaux sont en crue. Au début de ces montées il n'est pas rare
de réaliser de véritables cartons!
La
diversité des postes tiens aussi dans la diversité de nos eaux au coeur des
villes. Les canaux véritables autoroutes pour le commerce fluviale, sont aussi
et surtout de véritables réservoirs piscicoles! Au coeur des villes les écluses
se multiplient ce qui offre aux poissons de l'oxygène et aussi la possibilité
de se déplacer de biefs en biefs. Ce qui nous intéresse particulièrement car
cela partitionne la pêche en fonction de l'espèce recherchée! On trouve alors
des biefs spécialement peuplés de black-bass ou bien des marinas gavées de
grosses perches, des bassins à brochets etc...
Toujours
est-il que ces spots bien attrayants sont quelques fois interdits formellement
à la pêche à cause de décrets vieux de 3 siècles et très lourdement gardés...
En
conclusion,
le "Street-Fishing" n'est pas qu'une simple mode ringarde de jeunes
sans identités, mais au contraire, elle s'associe avec les sports et looks
urbains de chacun, offrant une nouvelle vision de la pêche! Plus dynamique et
plus joyeuse!
On
peut y trouver quelques similitudes avec notre pêche. Pour ceux qui pratiquent
le fleuve parisien, les sessions sont souvent courtes car c'est une pratique
fatigante. Il faut donc optimiser l'approche pour effectuer une pêche simple et
rapide.
Et
puis, sans parler de poids, pour une fois, les combats sont parfois mémorables
même avec de petites communes.
Tout
comme nos confrères, nous essayons de pêcher les zones encombrées, ponts,
péniches et autres spots productifs. Un amorçage est nécessaire pour les uns,
pas forcément une garantie de réussite pour d'autres.
Le tout est d'avoir
confiance en son approche et de provoquer la chance.
Notre
look à nous ressort plus du " clochard " que du djeun's à capuche.
Les quais sont relativement petits et étroits et le moindre surplus de matériel
attire généralement un bon nombre de touristes curieux, peu discrets et je dois
bien l'avouer légèrement lourds.
Vous
l'aurez compris, pêcher en région très urbanisée n'est pas forcément négatif.
C'est évident, la verdure se fait rare mais tout comme nos confrères
carnassiers, on y vient avant tout pour se faire plaisir et c'est un terrain de
jeu aussi passionnant que surprenant…
Bonne
pêche.
FCC
Oh my GHOST !
Pour la beauté de ce poisson sortit tout droite d'une "seine" de crime...
Afin de vous mettre dans l'ambiance, Alex nous raconte une pêche inoubliable...
Aujourd’hui, il pleut. Seul dans mon abri, je me laisse emporter par une de ces folies passagères qui guident ma plume. Les rafales d’Éole s’intensifient et l’obscurité gagne du terrain. La grisaille habituelle enveloppant la Capitale d’un fin linceul m’envoûte et je me prends à rêver, à rêver de ces dernières pêches d’automne style Carp Street Fishing en mode speed !
Les feuilles commencent à se colorer, les oiseaux à se cacher, et si tard dans l’année la Seine daigne enfin m’appeler. J’ai préféré, cette année où elle m’a tant manqué, la délaisser au profit d’eaux plus convoitées. Les quais sont toujours aussi fréquentés, mais cette saison provoque décidément en moi un mutisme halieutique qu’il m’est difficile d’expliquer. De l’eau a coulé sous les ponts, la Seine et ses beautés qui m’émerveillent me manquent. La rentrée scolaire est déjà bien avancée, mais mon esprit reste dissipé. Préférant la facilité, il tend vers un monde semblant s’être figé, un monde où seuls les songes ont leur importance.
Une rencontre attendue
J’entame avec incertitude une campagne d’accoutumance de deux jours. Le poste choisi est une zone plus ou moins amortie par quatre grosses péniches. En face de moi, des piliers de ponts ainsi qu’un tronc d’arbre immergé finissent de planter le décor d’un lieu susceptible d’intéresser les carpes en cette saison. Maïs et autres denrées sont savamment répartis et la date clé arrive enfin !
Je lance, pour la seconde fois de l’année seulement, mes lignes dans les eaux turbides du fleuve. Je n’ai hélas que peu de temps de pêche, un amorçage essentiellement constitué de graines me semblait donc être la meilleure solution pour espérer attirer rapidement quelques poissons. Les silures étant très présents sur le poste, je décidais de ne répartir que 2,5 kg de billes la veille. Ma canne de gauche pêche enfin, placée sur une tache dure très localisée, elle se trouve en bordure sous 3,60 mètres d’eau. Celle du milieu est positionnée sur le hot spot du poste. Il s’agit d’une cassure se trouvant légèrement derrière une péniche et sur un fond tantôt couvert de sédiments, tantôt dur. Ce spot m’a toujours rapporté les plus gros poissons et je n’y ai encore jamais piqué de glane. La canne de droite est, quant à elle, placée près du fameux arbre immergé sur un fond dur. Autant dire que tout a l’air de pêcher au mieux ! Je me délecte de cette matinée ensoleillée, une tasse de café à la main. Rien ne peut alors me perturber et je suis désormais concentré sur chacun de mes scions. Brusquement, l’un d’eux se tord, pris de cette étrange sensation que produisent en moi certains départs, je suis dans un premier temps figé ! Après quelques secondes d’égarement, je cours enfin ferrer… Trop tard, le poisson a relâché ! Je ramène mon montage dans la foulée et mon intuition est tout à coup confirmée : en effet, des traces de mucus trahissant la présence de silures sont présentes sur toute une partie de mon corps de ligne. Plutôt mauvais signe ! Je relance donc ma canne sans soluble pour cette fois et n’amorcerai plus une bille afin d’éviter tout gaspillage. Mais voilà qu’à peine replacée, le présumé coupable récidive ! Cette fois, il est bien piqué, le combat ne s’éternise pas et je hisse le matou se trouvant trois mètres plus bas. La piqûre l’ayant sûrement calmé, je persiste à croire qu’une carpe va arriver…

.jpg)